La mythologie dans Saint Seiya - Gauvain et Seiya
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Seiya et Gauvain

Il peut sembler incongru de vouloir essayer de rapprocher le personnage principal d'un manga japonais et un héros mythique issu des contes populaires du Moyen-Age européen, voire de mythes celtes primitifs.

C'est un pari que je prends pourtant, misant sur le talent de M.Kurumada et sur sa magnifique tentative de création d'un nouveau mythe rassemblant toutes les religions, toutes les croyances de la Terre.
Cette nouvelle cosmogonie universelle me pousse à retrouver dans l'oeuvre du M.Kurumada des points saillants rappelant d'autres héros d'autres mythes.

C'est ce que je vais tenter de faire pour Seiya et Gauvain.
Passionné de mythe arthurien, il m'est apparu pertinent de comparer un jeune homme fougueux et un chevalier de renommée universelle en vous exposant leurs attributs respectifs, en quoi ils se ressemblent, et quels sont les symboles portés par ces deux personnages.

Pour ordonner nos comparaisons et ne pas se contenter d'un inventaire sans intérêt, nous nous intéresserons d'une part aux ressemblances personnelles puis à l'entourage de chacun des chevaliers.

Lorsque le nom de Seiya est évoqué, l'image d'un jeune homme rempli d'énergie apparaît devant tous les yeux.
Oui, Seiya est impulsif, complétement dédié à ses idéaux ou à ceux qu'il aime (mais Arion en parle beaucoup mieux que moi dans son article sur Seiya).
Et Gauvain est exactement le même style de personnage.
Il n'est pas réfléchi pour deux sous.
Il fonce droit au but, pensant avoir la justice et le bon droit avec lui quitte à laisser quelques victimes involontairement au passage, comme nous le verrons plus bas.

Seiya est un excellent combattant.
Durant ces confrontations, on le voit souvent essayer de comprendre les tactiques de ses ennemis. Gauvain est de la même trempe.
C'est par le combat qu'il se réalise.
Tout comme Seiya a rencontré Shiryu lors d'un combat (relaté dans la section combat), Gauvain a rencontré Yvain lors d'échanges guerriers.
Tout comme les deux chevaliers d'Athéna, les deux chevaliers de la Table Ronde devinrent par la suite inséparables.

Mais les principaux éléments de comparaison apparaissent quand on observe les personnages entourant Gauvain et Seiya.
Un fait indéniable est que nos deux héros sont entourés et définis pas les femmes.
Nous tenons peut être là une tension érotique sous-jacente qui compenserait l'absence totale de sexe dans la série Saint Seiya.

Seiya est constamment guidé par une femme dans sa vie.
Elle peut prendre la forme de Seika, Miho, Marine, Shina, Saori, peut importe.
Quoi qu'il fasse, Seiya le fait grâce à une femme et pour une femme.
Il en va de même pour Gauvain, extrêmement marqué par sa mère (Morgause ou Anna, soeur de Morgane), il est réputé pour sa frivolité et le nombre de ses conquêtes.
Or Gauvain, n'est pas un machiste (qui jouit de sa position de maître).
Il semble chercher le 'féminin'.

En passant de femme en femme, il cherche à reconstituer la féminité pour entrer en contact avec elle. Cette remarque extrêmement pertinente de J.Markale à propos de Gauvain (cf. Le Cycle du Graal - 5ème époque chez Pygmalion) peut tout à fait s'appliquer à Seiya.
Le suspens tournant autour de Marine / Seika est un symptome de cette quête qui évolue en parallèle avec la défense d'Athéna.

Car Seiya et les autres défendent une divinité féminine qui n'a rien d'une vierge effarouchée puisqu'elle tombe amoureux du chevalier de la constellation de Pégase.
Or la reine Guenièvre, à qui tous les chevaliers de la Table Ronde ont juré un amour symbolique tombe également amoureuse.
Lancelot est l'élu de son coeur mais J.Markale fait une fois de plus remarqué que dans les versions primitives, non épurées par les clercs chrétiens, Lancelot n'existait pas. Son rôle était rempli par Gauvain (le neveau par alliance de Guenièvre donc, d'où la censure).

Il est de réputation que la force de Gauvain varie avec celle du soleil.
Ce trait marque combien le personnage est un être lunaire (et non pas solaire, le soleil étant féminin dans les langues celtiques et germaniques, tandis que la lune est masculin).
Si on considère que la féminité est représentée par le soleil, le rapport Gauvain - femme s'en trouve encore plus renforcé.
Il en va de même pour Seiya.
L'exemple le plus illustrant est certainement les déboires qui mène Seiya au bord du désespoir dans le film 'Abel' (divinité solaire et frère d'Athéna). On se rend compte que sans Athéna (sans son astre), Seiya ne brille plus.
Il est éteint et rien ne peut le consoler jusqu'à ce que Saga lui redonne l'envie de combattre.

La symbolique du personnage de Seiya est donc la même que celle véhiculée par Gauvain.
C'est celle de l'homme lunaire qui ne brille que parce que le soleil éclaire la face qu'il présente au monde.
Tous ces arguments m'ont amené à établir cette comparaison qui auront, je l'espère suscité autant d'intérêt que celui que j'ai ressenti en construisant mon article. Bien sûr, ce texte demeure sous votre entière critique et j'attends vivement vos commentaires : )
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